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Un endroit intéressant à plus d’un titre dans ce moment, est certainement Chalais. Quatorze mois ont passé sur la terrible journée du 11 avril, où toute la partie centrale du village fut dévorée par les flammes, et quiconque, à partir de cette époque ne l’a pas revu, s’y reconnaîtra difficilement aujourd’hui.



La coup et le charriage du bois de charpente que leur fournissaient les forêts de Vercorin, le transport du sable et de pierres, les ont occupés tout l’hiver.



Maintenant, en pleine voie de reconstruction, le village présente jusque bien tard dans la nuit une activité de ruche d’abeilles où, à côté du désarroi et de l’encombrement inséparables des travaux de ce genre, on constate avec satisfaction les résultats déjà obtenus.



Rebâti, Chalais présente des habitations vastes et hautes construites en vue de loger plusieurs ménages. Par motif d’économie, beaucoup de particuliers ont donné la préférence à ce mode de bâtisse qui, du reste, a de tout temps prévalu au Valais où l’on voit des familles posséder un quart, un tiers, un cinquième de maison, que plusieurs individus ne les possèdent pas collectivement.



Les nouvelles constructions de Chalais dont quelques-unes sont déjà couvertes d’ardoises, sont d’un très bon effet. Une double rangée de granges avec écuries encadre au midi et à l’est la partie incendiée. Cà et là, un pan de mur calciné encore debout, les parois noircies d’une maison qui n’a été brûlée qu’à demi, une autre trouée béante, des fragments d’escaliers et de charpente laissée tels qu’au lendemain de la catastrophe, racontent dans leur muet langage, les péripéties de l’affreuse journée. Car malheureusement il se trouve quelques anciens propriétaires qui, pour le moment, faute de ressources nécessaires, sont dans l’impossibilité de rebâtir et n’ont, pour longtemps encore, d’autre abri en perspective que le toit d’autrui sous lequel ils sont entassés.



Pour ceux-ci, la perte est dure et sensible. Ils ne se retrouvent chez eux que dans les migrations périodiques qui, trois ou quatre fois de l’an, font monter une grande partie de la population de Chalais à Vercorin, où chaque famille possède une demeure. En somme, le vieux village a disparu. Il est mal aisé, même à ses habitants, d’en reconnaître la disposition primitive. Son souvenir s’effacera peu à peu de la mémoire des enfants témoins de l’incendie.



Il est de fait qu’une fois ce relèvement terminé, aucun village en Valais, grâce à l’élévation et à l’architecture des nouvelles bâtisses, ne présentera comme celui-ci un ensemble d’aussi spacieuses constructions…
    



Gazette du Valais, 8 juillet 1893