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Brie (Briey)

Vers le milieu du trajet, après que notre chemin, de plus en plus escarpé, nous a conduits sur un premier épaulement de la montagne, la forêt s’ouvre devant nous. Encore quelques pas, un contour, et dans une place ombreuse, adossée à la pente, voici la chapelle de Brie, toute blanche sous la sombre dentelle de sapins.

 

Le pinceau de M. Rytz l’a illustrée, et les gens du pays la connaissent bien; aussi tous ceux qui passent ne manquent-ils jamais d’y entrer pour réciter un Pater et un Ave devant l’image de Notre-Dame-des-Sept-Douleurs, la patronne du sanctuaire.

 

Les chevaux et les mulets sont si accoutumés à cette halte, que d’eux-même, et comme s’ils en avaient reçu le mot d’ordre, ils vont, sans qu’on les y pousse, se ranger devant la porte.


Dernier effort

De Brie au village, la grimpée reprend de plus belle. C’est le dernier coup de collier, et il est rude. Mais déjà un souffle frais, l’air balsamique des hauteurs, emplit nos poitrines. Les pénétrantes émanations des sapins et de plantes bocagères embaument les sentiers.

 

On se sent plus léger, mieux dispos, heureux de cette joie intime que l’on pourrait appeler le bonheur de vivre, hardiment gagné à la sueur de de son front.On arrive au dernier replat. Nous débouchons sur un espace découvert, en un site sévère.

 

La plaine disparaît derrière les sapins ; ceux-ci cèdent la place aux pommes de terre, et les champs qui s’entassent partout où il y a un morceau de terrain, nous annoncent le voisinage des habitations. Encore un effort et nous y sommes.


Les raccards

Un toit de bardeaux ne tarde pas à se montrer au-dessus des seigles, puis un second, puis plusieurs autres. Ce sont des granges à blé, des raccards, comme on les appelle ici, d’une construction originale et particulière au Valais, une sorte de grenier soutenu à deux ou trois pieds au-dessus du sol par neuf piliers en forme de cône. Il y en a bien là plus d’une vingtaine, noircis, bossus, branlants, groupés les un à côté des autres. A les voir ainsi équilibrés, on se dit qu’à la première bourrasque venue, ils doivent s’écrouler comme des châteaux de carte.

 

Il n’en est rien cependant. Les orages ont balayé la montagne, plus d’un sapin a été déraciné, les roulements de la foudre ont fait trembler le sol, et malgré tout, ils sont restés debout.

 

Au-delà des raccards, dans un pli du terrain, Vercorin échelonne ses maisons entre deux pentes ravinées. A l’une de ses extrémités, l’église élève sa flèche grise, à l’autre, une maison d’apparence seigneuriale se profile entre deux grands tilleuls. C’est ici que nous entrons.


    

« Vercorin ou quelques semaines sur alpe du Valais »