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La question des bisses a donné souvent lieu à de grands et longs procès. Vercorin possède à ce sujet une légende bien curieuse et des plus suggestives.

Sous l’épiscopat de Supersaxo (lequel?), la vallée d’Anniviers et Vercorin étaient en procès relativement à la propriété des eaux du bisse qui descend de la montagne d’Orzival. Les deux parties firent force cadeaux: veaux gras, setiers de glaciers (vin de la vallée), tommes et fromages succulents, à l’évêque (alors juge temporel) pour gagner ses faveurs et une sentence à leur profit.

 

Le procès touchant à sa fin et pour éclairer le litige, les Anniviards proposèrent à l’évêque de tenir les débats à Vissoie, parce que depuis la route de la vallée on pouvait très bien juger de l’importance des eaux en cause.

 

L’évêque accepta la proposition, se rendit à Vissoie par les Pontis, et après avoir entendu le «parlement» des représentants des deux parties, sanctionna les conclusions des Anniviards tendant à dire que l’eau devait suivre son cours, bien que le députés de Vercorin eussent prouvé que l’eau coulait sur leur territoire. Il firent ensuite de ce prononcé valoir qu’ils ne pouvaient accepter cet sentence, qu’ils en appelleraient à la diète, le jugement étant nul, le juge ayant prononcé sans avoir inspecté l’objet litigieux.

 

L’évêque décida alors de passer par Vercorin, on fit halte. Le cheval de l’évêque, fatigué, but à une fontaine qui jaillit à cet endroit. La pauvre bête en creva presque aussitôt.

On continua cependant la course malgré ce triste présage et la  troupe arriva enfin sur le plateau de Vercorin. Là, le chancelier Taffiner qui accompagnait Supersaxo en qualité de greffier fi remarquer à Sa Grandeur la vaste étendue de prairie qui par suite de son jugement allait être privée de l’eau nécessaire; que l’importance du plateau avait été malicieusement rapetissée par les Anniviards et qu’il fallait réviser le jugement! Supersaxo haussa les épaules et dit stoïquement: «Ce qui est fait est fait».

Puis il continua sa route, jusqu’à Réchy. Là, le torrent qui descend de la montagne avait tellement grossi qu’il avait enlevé tous les ponts. Les gens de Vercorin qui, malgré leur mécontentement, avaient tenu à escorter l’évêque, lui diront alors: «Monseigneur, vous avez voulu de l’eau, vous en avez assez maintenant.» Sa Grandeur en fut fort contrariée. Après un moment de réflexion, il jeta sa bague épiscopale dans la Réchy, et aussitôt celle-ci se calma et l’évêque et sa suite purent passer à pied sec dans le lit du torrent, sans cependant pouvoir retrouver son anneau.

Maintenant encore la fontaine entre Painsec et Vercorin porte le non de fontaine de Supersaxo.

On assure aussi que c’est le curial de l’évêque qui tronqué la rédaction du jugement.

Quant à Taffiner, le greffier, la légende le fait battre le marteau dans un bisse de la montagne. Et quand la nuit un bruit sourd et répété se fait entendre on dit: «Ecoutez Taffiner qui bat son marteau!»